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Ce que les éditeurs attendent d’un auteur

Jan 10, 2020 | Édition et publication, Milieu littéraire

Le Canada est un pays de double culture. Montréal est une ville idéale pour en faire l’expérience. Dans le domaine de l’édition, cela crée une ambiance particulièrement originale et intéressante qui justifie amplement notre choix de travailler dans les deux langues.

Comme vous le savez, BouquinBec a un petit frère qui s’appelle CanamBooks, lequel propose aux auteurs anglophones les mêmes services que son grand-frère. Nous puisons aujourd’hui notre inspiration dans ces deux cultures. Nous pouvons les comparer et additionner les avantages de l’une et de l’autre. Cela profite notablement aux auteurs, quelle que soit leur langue.

A l’occasion du salon des éditeurs anglophones du Québec, l’AELAQ, j’ai pu assister à une conférence dont le thème était : comment se faire publier au Québec. Je m’y suis rendu avec mon collègue Jordan qui est le type parfait du Montrealer pratiquant les deux langues avec la même facilité. Nous avons pu constater une nouvelle fois que la ligne de séparation entre édition traditionnelle et autoédition est devenue aussi mince qu’une feuille de papier.

Simon Dulac

Nous le répétons régulièrement dans nos articles et nos guides : l’autoédition est devenue un segment de l’édition et non plus la roue de secours des auteurs. On rencontre de plus en plus d’écrivains qui la considèrent comme une solution à part entière, qui est parfois mieux adaptée à certains projets.

Voici ce que nous avons entendu au cours de cette conférence du 30 novembre 2019.

 

Qu’est-ce que les éditeurs attendent d’un auteur ?

Les orateurs de la conférence ont tous insisté sur le fait que les auteurs devraient avant tout s’impliquer dans la vie de leur communauté littéraire. Cet engagement leur permettra de se faire repérer et de rencontrer des éditeurs. Une évidence mérite d’être rappelée : quel que soit son talent, le principal problème d’un auteur encore inconnu, c’est qu’il est inconnu.

Cet anonymat est aussi un handicap pour l’éditeur :

  • Le nom de l’auteur étant souvent un bon tremplin pour lancer une campagne, la promotion du livre sera à priori plus difficile ;
  • La qualité de la relation avec l’auteur est essentielle pour que l’éditeur envisage d’investir dans la publication d’un manuscrit.

Nous répétons souvent aux auteurs que la confiance est le coeur de la promotion. Cette problématique entre également en ligne de compte dans le choix des éditeurs.

 

Vos erreurs sont des expériences qui vous permettent d’apprendre

Dans notre culture, l’erreur est bien trop souvent stigmatisée, l’échec est vécu comme une fin, alors que c’est une étape nécessaire pour apprendre.

Si vous essuyez des refus de plusieurs maisons d’édition, ça ne signifie nullement la fin de votre carrière d’écrivain. C’est une étape indispensable pendant laquelle vous allez éprouver votre motivation et identifier vos ressorts les plus créatifs. C’est la même chose en autoédition.

 Les auteurs doivent-ils recourir à un agent ?

La réponse est non. Les agents sont faits pour les auteurs qui travaillent avec de grandes maisons d’édition. Comme ils se rémunèrent sur les redevances de l’auteur, dites-vous bien que si vous ne vendez pas plus de quelques centaines de livres, vous n’avez aucune chance d’intéresser l’un de ces agents. Les petites maisons d’édition pourraient même être effrayées d’une approche de ce type si vous êtes encore un auteur inconnu.

A la limite, prenez un agent le jour où un éditeur vous proposera de signer un contrat, en sachant que cela risque de consommer une bonne part de vos redevances.

 

Quelques bonnes pratiques pour approcher les éditeurs

 

1. Choisissez les maisons d’éditions à qui vous envoyez votre manuscrit en étudiant leur ligne éditoriale. Déterminez si votre projet de livre est compatible avec leur catalogue.

2. Participez à la vie de la communauté des auteurs. Créez-vous des opportunités en vous connectant avec d’autres auteurs, des professionnels de l’édition (réviseurs, graphistes) et des éditeurs. 

3. Restez humbles. L’édition est un métier difficile où les marges de manœuvre sont étroites. Alors soyez patients, car l’attente fait aussi partie du processus d’apprentissage.

Conclusion

En autoédition comme en édition, il ne suffit pas d’écrire un bon livre pour devenir célèbre. Un éditeur n’accordera jamais sa confiance au premier venu. Construire un réseau, ça prend toujours plus de temps que nous ne le voudrions. C’est exactement la même chose pour la vente de livres. C’est parfois ce que les auteurs ont un peu de mal à admettre.