";s:21:"divi_integration_body";s:1562:"

Comment les lecteurs peuvent aider les auteurs indépendants en changeant leurs habitudes d’achat

Juin 18, 2019 | Milieu littéraire

L’autoédition n’est pas une simple alternative à l’édition traditionnelle pour des auteurs qui ne pourraient pas être publiés par un éditeur. L’autoédition est un phénomène social de libération des auteurs vis-à-vis des intermédiaires classiques de l’édition : éditeur, distributeur, libraire. Les innovations technologiques comme l’impression à la demande, le e-book et la vente en ligne, permettent à ces auteurs de s’émanciper et de toucher des redevances supérieures à 50 % au lieu du maigre 10 % observé dans l’édition traditionnelle.

De plus en plus d’auteurs se tournent vers l’autoédition pour publier leurs livres. C’est ainsi que de 2012 à 2017, le nombre de titres autoédités aux États-Unis a augmenté de 28 %. En 2017, les auteurs indépendants ont réalisé 58 % du total des ventes de livres numériques et 14 % des ventes de livres papier. Et c’est même cette dernière catégorie qui progresse le plus vite grâce au boom de l’impression à la demande.

Mais il y a encore assez peu de lecteurs qui sont conscients de toutes ces transformations qui sont à l’œuvre au sein du monde de l’édition. Et cette ignorance a malheureusement des conséquences négatives pour les auteurs.

Auparavant, le point de passage obligé pour acheter un livre était le libraire. Mais d’autre canaux font maintenant compétition avec lui. Il s’agit essentiellement des librairies en ligne et de plus en plus souvent des sites d’auteurs indépendants. Nous avons observé que selon la place où les lecteurs auront acheté le livre, l’auteur recevra une redevance comprise entre 4 % et 70 % du prix de vente. Vous comprenez donc à quel point il est important que les lecteurs soient conscients de cela s’ils veulent vraiment récompenser l’auteur au lieu d’enrichir les intermédiaires.

1. Achetez en ligne ou chez un libraire indépendant

Les grandes librairies comme Renaud-Bray et Chapters-Indigo ont en général des préjugés négatifs envers les auteurs autoédités. S’ils acceptent néanmoins de prendre leur livre en dépôt, l’auteur devra imprimer une quantité importante de livres pour alimenter la consignation (le stock), ce qui représente un risque financier important que l’auteur assumera seul. L’auteur ne maîtrisera pas non plus son prix de vente et devra, par-dessus le marché, accorder un escompte de 40 % au libraire. L’addition de tous ces risques et de ces coûts ne sont pas en rapport avec les moyens de la majorité des auteurs indépendants. Quant à la minorité d’auteurs qui en aurait les moyens, elle ne parvient quasiment jamais à atteindre un retour sur son investissement.

Lorsque vous achetez votre livre dans une grande librairie commerciale, vous financez les agents intermédiaires qui n’ont pas contribué à la création de l’œuvre que vous vous apprêtez à lire.

Aujourd’hui d’autres alternatives existent. Internet permet aux auteurs d’établir une connexion directe avec leurs lecteurs en direct pour des redevances bien plus élevées. Nous allons y revenir.

 

2. Lorsque vous achetez en ligne, n’achetez pas automatiquement chez Amazon

Au départ, Amazon a fait des merveilles pour l’autoédition, c’est une évidence. Une des plus grandes vagues de croissance dans l’histoire de l’autoédition peut être attribuée au lancement de Kindle en 2008. Ce modèle ingénieux construit autour d’une liseuse bon marché a fourni aux auteurs indépendants un outil inédit pour rejoindre directement des milliers de lecteurs, qui plus est en leur octroyant des niveaux de redevances (sous certaines conditions) proches de 70 %. Pour plusieurs auteurs, la naissance du système Kindle leur a même permis pendant quelques années de vivre de leur plume.

Le modèle d’Amazon n’est aujourd’hui pas si éloigné de celui de l’édition traditionnelle : Amazon favorise systématiquement les gros vendeurs et impose ses règles aux autres : exclusivité, baisse des redevances, baisse des prix de vente, toujours à la charge de l’éditeur ou de l’auteur.

Les choses ont changé quand Amazon a lancé en 2014 le Kindle Unlimited. Une fois le marché de l’autoédition conquis, Amazon s’est autorisé à annihiler la position favorable qu’il avait accordé précédemment aux auteurs en proposant la solution illimitée au forfait de 9,99 $ par mois. Les auteurs ne sont plus rémunérés pour chaque livre vendu, mais à la page lue. Leurs revenus ont été divisés par un chiffre compris entre 5 et 10 d’un mois sur l’autre. Sans aucun état d’âme, Amazon a depuis poursuivi ses innovations, au prix de chutes importantes des redevances des auteurs, en « proposant des options » de distribution et de marketing qui forcent les auteurs à sacrifier des parts de leurs profits s’ils veulent avoir un peu de visibilité sur le site d’Amazon.

Jeff Bezos a d’ailleurs confessé lui-même que le modèle d’affaires d’Amazon, c’était : « Your margin is my opportunity. » On ne peut pas être plus clair.

 

3. Favorisez les solutions de vente directe des auteurs

Comme nous l’avons mentionné plus haut, Internet est un outil libérateur pour les auteurs, à la condition qu’ils restent maîtres du processus de vente. Tout comme le mouvement « indie » en musique a pu s’affranchir des grands labels, Internet permet aujourd’hui aux auteurs de publier leurs livres et d’atteindre leurs lecteurs sans avoir recours à un intermédiaire trop gourmand. Comment ?

De plus en plus d’auteurs ont leur propre site marchand. Il s’agit d’une boutique en ligne dotée de solutions de paiement sécurisées où un lecteur pourra acheter un livre directement à l’auteur.

L’avantage pour l’auteur, c’est qu’il recevra des redevances supérieures : avec les solutions de BouquinBec, les auteurs touchent entre 50 % et 70 % de redevances. Chez Amazon, la redevance théorique est seulement de 42 % sur un livre papier, mais elle atteint en fait rarement ce niveau pour les raisons expliquées au point 2.

Et ce n’est pas tout ! Car l’auteur aura également accès à toutes les données marketing de ses ventes ce qu’Amazon ne lui révélera jamais. Ainsi l’auteur saura qui a acheté son livre et pourra mesurer l’efficacité de ses différentes méthodes de promotion, pourra se construire son propre système de gestion de portefeuille client, ce qui lui permettra de développer sa notoriété dans la durée. C’est exactement ce type de solution que BouquinBec propose aux auteurs. C’est à cette condition que les auteurs reprendront le contrôle de leurs revenus.

Conclusion : comme pour le café, choisissez l’édition équitable

Il y a un principe simple : plus la vente est directe, meilleurs seront les revenus de l’auteur. Si vous achetez le livre d’un auteur indépendant, posez-vous la question de savoir à qui vous achetez le livre : à un marchand ou à l’auteur ? Et dites-vous que vous gagneriez à penser à vos achats de livres de la même manière que vous considérez vos achats d’épicerie : plus le circuit est court, mieux vous rémunérerez l’auteur.