Avec le processus de publication accompagnée de BouquinBec, c’est d’abord et avant tout un travail d’équipe que nous vous proposons d’accomplir. Et paradoxalement, nous savons mieux que quiconque qu’écrire un livre est souvent une aventure très personnelle pour l’auteur-e, dans laquelle il/elle se met quasiment à nu. Alors pourquoi ne pas faire connaissance pour commencer ? Nous vous proposons une série de petits entretiens avec les membres de notre équipe, afin que vous puissiez découvrir ceux qui prennent soin de vos manuscrits. Cette semaine, Jordan Dessertine vous parle de son rôle de responsable des auteurs.
Quel est votre rôle au sein de BouquinBec ?
Mon rôle principal est d’accompagner nos auteurs anglophones au sein de notre division anglophone, CanamBooks. J’offre assistance et conseils aux auteurs et je guide leurs projets de publication à partir de la révision jusqu’aux stratégies de vente. De ce fait, je me charge aussi des projets de traduction de livres vers l’anglais.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce que vous faites ?
La diversité des tâches et des projets est une grande source de plaisir. Nous sommes une entreprise en pleine expansion et nous cherchons constamment à pousser nos limites, à questionner le terrain et à développer des solutions originales à des problèmes émergents. C’est un travail créatif et hyper stimulant, et j’ai le privilège de faire partie d’une équipe dynamique. En plus, mon travail m’amène tous les jours en contact avec des auteures et auteurs qui eux aussi cherchent à faire les choses différemment. J’ai la chance de découvrir leurs histoires et de les aider à créer un livre. Pour moi, cette connexion humaine n’a pas de prix.
Quelle est la question qu’on vous pose le plus souvent ?
« Combien ça va me coûter ?! » Mais sérieusement, c’est une bonne question, surtout pour un auteur qui se lance en autoédition pour la première fois et doit prendre conscience de l’investissement requis. Cette question m’est souvent posée parce que nous n’affichons pas de prix sur notre site web. Dans ce sens, nous sommes différents de nos compétiteurs, qui offrent des forfaits fixes. En contraste, on cherche à créer un service plus flexible, qui permet à l’auteur de ne payer que pour les services dont il a besoin. Tous nos prix de révision, de graphisme et d’impression sont donc faits sur mesure. La bonne nouvelle c’est qu’on ne perd rien à demander un prix. C’est gratuit et ça n’engage pas l’auteur.
Si vous écriviez un livre, de quoi parlerait-il ?
Ma dernière année chez BouquinBec m’a donné conscience d’une révolution dans le monde du livre, menée en large partie par l’émergence de l’autoédition comme solution viable aux méthodes de publication traditionnelles. On est en train de voir une transformation dans l’industrie du livre qui ressemble de près ce qu’on voit arriver à l’industrie de la musique depuis plus de dix ans. Les auteurs ont dorénavant les outils pour se passer des grandes maisons d’édition ; les conséquences de cette nouvelle réalité ne peuvent être sous-estimées. Parmi ses plus profondes conséquences, je vois l’émergence d’une créativité nouvelle, rendue possible par l’érosion de l’ancien système. Si j’écrivais un livre aujourd’hui, il adresserait justement ce nouvel horizon qui s’ouvre devant nous, et plus précisément, comment cultiver un état d’esprit qui nous rende ouvert et réceptif aux opportunités sans précédents qui se présentent.
Dans 10 ans, qu’est-ce qui aura changé selon vous ?
Il y a tellement de facteurs, autant sur le gros plan que le petit, qui influenceront le parcours que suivra l’industrie du livre, et plus précisément l’autoédition. C’est difficile de prévoir avec certitude où nous en serons dans 10 ans. D’autant plus que l’autoédition est un secteur relativement jeune ; son avenir demeure un amas de potentiel et de possibilités. J’envisage deux scénarios possibles à ce point-ci. Ces scénarios reflètent deux tendances que j’observe autant dans l’autoédition que dans la société en général : soit l’autoédition se verra davantage appropriée par des compagnies à grande échelle comme Amazon qui offrent des solutions simples mais restrictives et impersonnelles ; soit l’autoédition aura poussé encore plus loin son projet de décentralisation et de démocratisation de l’industrie du livre, demeurant un secteur rempli de petits et moyens acteurs locaux. Dans le premier scénario, l’autoédition aura vu son objectif initial remplacé par une tendance sociale vers l’uniformisation et la centralisation. Le second scénario est selon moi le seul qui prête justice à l’essence de l’autoédition. Ce deuxième scénario fait écho à une tendance contraire : la tendance vers la démocratisation et l’autonomisation de l’individu, le retour à des systèmes à échelle humaine. Contrairement au premier scénario, si c’est le deuxième qui finit par se réaliser, et je le souhaite fortement, ce sera dans le contexte d’un monde véritablement nouveau.
Pour vous, un auteur qui fait le choix de l’autoédition, c’est…
Chaque auteur que je rencontre a été amené à l’autoédition pour une raison différente. Désillusion par rapport à l’édition traditionnelle, désir d’avoir un contrôle créatif de son oeuvre, des redevances plus élevées, etc. En général, un auteur qui choisit l’autoédition est un être entrepreneur et curieux. Il a compris que s’il veut que son livre soit un succès, il devra mettre autant sinon plus d’effort dans la création et la promotion de son livre que dans son écriture. Il comprend ces choses et désire saisir l’opportunité d’explorer quelque chose de nouveau et d’en apprendre autant sur lui-même que sur le monde littéraire.
Dans quel endroit a-t-on le plus de chance de vous trouver ?
Assis dans un des innombrables cafés du Plateau, avec un thé vert à mes côtés, en train d’écrire dans mon carnet ou de lire un roman.
Et si vous souhaitez parler de votre projet de livre, dans ce cas le meilleur endroit serait probablement à nos bureaux lors d’un de nos traditionnels 5@7 ou à un autre moment en prenant directement rendez-vous (jordan@canambooks.com).