Ce sont des écrivaines professionnelles. Elles ont déjà publié des livres dans des maisons d’édition au Québec et en Europe. Elles ont pourtant décidé de se lancer dans la publication accompagnée. On connaît cette pratique sous les noms de publication à compte d’auteur, autoédition et publication accompagnée. Ces nouvelles façons d’éditer un livre sont de plus en plus courantes et prisées non seulement par ceux qui débutent dans le métier, mais aussi par des écrivains professionnels. C’est le cas de Ginette Bureau, Diane Descôteaux, Suzie Pelletier et Martine Michaud qui ont bien voulu nous expliquer les raisons de ce choix.
Quel est votre principal constat à propos du monde de l’édition ?
Ginette Bureau : J’ai constaté que plus on fait de la publicité pour un livre, plus celui-ci se vend et obtient du succès. Auparavant, les maisons d’édition investissaient beaucoup en promotion. Aujourd’hui, c’est souvent l’auteur qui doit s’en occuper lui-même.
Diane Descôteaux : Je déplore le fait qu’il y ait bien peu de retombées pour les auteurs, tant sur le plan de la publicité que des redevances. Et nous ne sommes que trop rarement informés au sujet de la vente de nos livres et du réassort en librairie.
Suzie Pelletier : C’est un monde qui est éparpillé dans ses méthodes et qui manque de vision. Le Québec regorge de talents sur le plan de l’écriture, mais les auteurs sont souvent livrés à eux-mêmes.
Martine Michaud : Je trouve ce milieu très ingrat pour les créateurs. Il ne leur reste quasiment rien après que les différents intervenants de la chaîne du livre se soient servis au passage. C’est quand même l’auteur qui fournit la plus grande part de travail, et ceci sans être rémunéré.
Vous avez décidé de faire l’expérience de la publication accompagnée avec BouquinBec. Pour quelles raisons ?
Ginette Bureau : Quand je me suis rendu compte que je fournissais moi-même des services qui devraient être pris en charge par les maisons d’édition, je me suis dit : autant me publier moi-même! D’autant plus que je conserve mes droits d’auteur et que les redevances sont plus élevées.
Diane Descôteaux : Si, comme moi, on est une personne débrouillarde, si l’on croit en son produit et qu’on veut s’impliquer dans la promotion de son livre, c’est la solution la plus avantageuse. J’apprécie aussi avoir un certain contrôle sur les ventes et le processus de mise en marché.
Suzie Pelletier : Le livre que je viens de terminer ne cadre pas avec la ligne éditoriale et commerciale de la maison d’édition avec laquelle je fais normalement affaire. Je découvre une formule qui me permet de bénéficier à la fois d’un encadrement et de liberté.
Martine Michaud : J’avais déjà fait une expérience d’autoédition avec une autre entreprise. Je savais déjà comment publier un livre. J’ai eu recours à BouquinBec principalement pour ses solutions d’imprimerie rapides et avantageuses.
Est-ce un coup d’essai ou un choix définitif ?
Ginette Bureau : Je ne saurai vous dire si je vais poursuivre avec cette formule. Pour l’instant, j’en suis très satisfaite.
Diane Descôteaux : Pour moi, c’est un choix définitif. Je suis très contente de la qualité des services et de la relation de confiance établie avec l’équipe de BouquinBec.
Suzie Pelletier : Pour l’instant, j’ai l’intention de poursuivre avec BouquinBec mais je ne ferme pas la porte aux maisons d’édition.
Martine Michaud : C’est un choix définitif, à moins qu’un éditeur me fasse une proposition alléchante comprenant une large distribution.
Ce que vous amélioreriez en premier dans le monde de l’édition, c’est…
Ginette Bureau : Davantage de promotion pour les livres et les auteurs, et un rehaussement de la qualité de la langue.
Diane Descôteaux : Impliquer davantage les auteurs dans les salons du livre.
Suzie Pelletier : La modification de la loi du livre datant de 1981 qui régit les pratiques commerciales des intervenants de la chaîne du livre. Cette loi n’est plus adaptée à la réalité actuelle du milieu du livre.
Martine Michaud : Donner leur juste part aux auteurs. Pour en savoir plus au sujet de ces solutions d’édition alternatives, consultez ce rapport de l’Union nationale des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ).